Soi-disant Soi-disant

Soi-disant ne doit s'appliquer qu'à des créatures humaines : notre soi-disant bienfaiteur, nos soi-disant égéries.

À cela une bonne raison : seules les créatures humaines peuvent se dire telles ou telles. Un soi-disant notaire est un individu qui se dit notaire.

S'il s'agit de choses, abstraites ou concrètes, on dira prétendu : les prétendus voyages d'affaires, nos prétendues semaines de congé. Car sil les objets ne disent rien, on peut dire, on peut prétendre des choses à leur sujet.

Cette règle est souvent transgressée, même par des plumes honorables.

Soi-disant, bien qu'adjectif, est invariable, mais, à l'époque classique et même après, il était fréquent de l'accorder : « ces sorcières ou soi-disantes » chez Madame de Sévigné. C'est considéré aujourd'hui comme une grosse faute.

Surtout ne pas écrire : « soit-disant ».


(Source : Ce français qu'on malmène, coll. « Le français retrouvé », Éditions Belin)

 



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